Mercredi dernier, le 26 avril, c’était la Journée mondiale de la protection industrielle, et je me suis rendu compte que je ne vous avais jamais expliqué pourquoi j’ai déposé ma marque il y a 10 ans.
Il y a 11 ans, en mars 2012, j’étais enceinte de mon deuxième fils et j’ai été hospitalisée pendant 10 jours, à 200 km de mon domicile. J’ai dû réfléchir à comment continuer à produire du liniment.
Une des conclusions était que je ne vendais pas mon produit assez cher et que les boutiques revendeuses en tiraient plus de bénéfices que moi.
J’ai annoncé aux boutiques que je devais réduire considérablement ma production et augmenter les prix d’achat. Toutes ont été compréhensives, sauf une.
Cette boutique m’a indiqué qu’elle allait fabriquer son propre liniment, pour lequel elle avait beaucoup de demandes de clientes.
Je leur avais envoyé toutes mes clientes de la région en question, donc cela n’était pas surprenant.
Fin mai 2012, lors d’un week-end prolongé, nous étions invités chez des amis habitants cette région.
J’ai demandé à mon mari d’aller dans la boutique et d’acheter du liniment.
Surprise : mon produit était toujours disponible à côté du leur.
Même
format, même “arômes”, mais avec une recette légèrement différente,
comprenant un conservateur naturel en plus (et je doute de son utilité
dans du liniment, enfin bref).
Oui, l’étiquette était différente,
mais le prix était le même. On aurait pu croire que j’avais simplement
changé mes étiquettes, mais que c’était mon produit à l’intérieur.
Une semaine après, j’ai accouché prématurément de notre deuxième fils. Ce n’était pas directement lié, mais cela explique que j’avais des choses bien plus importantes à gérer à ce moment-là que de régler cette affaire.
Grâce à l’association suisse des “mampreneures”, j’ai pu rencontrer une spécialiste en protection intellectuelle et lui exposer mon cas. Elle m’a donné le nom d’une “agence” spécialisée à Lausanne. J’ai été très bien reçue et j’ai exposé mon problème, à savoir que je ne pouvais pas protéger le nom de mon produit qui est aussi le nom de mon entreprise, Liniment.ch.
Déposer un brevet ou d’autres formes de protection impliquerait de divulguer la manière dont le produit est fabriqué, ce qui n’était pas souhaitable.
On m’a alors proposé de déposer ma marque. Mais avec quel nom ?
Mon mari et moi avons réfléchi à cela lorsque nous avons appris que la chanson des Beatles, “Love me do”, fêtait ses 50 ans. Nous avons trouvé que les paroles étaient assez pertinentes avec mon produit, donc Liniment.ch est devenu “Love me Doux”, une marque déposée.